La Lumière Aveugle
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Repos sur le sable chaud du désert

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Repos sur le sable chaud du désert Empty Repos sur le sable chaud du désert

Message  Mystiruis Mar 28 Juil 2009 - 16:01

Nichée dans les contreforts de la formidable chaîne de montagnes qui encerclait le désert comme une formidable muraille, l'Alhambra se réveillait sous le soleil ardent du désert. A cette heure, ses murs habituellement éclatants renvoyaient un éclat rosé tel un rubis dans sa gangue de pierre. L'océan, pourtant pas si éloigné pour qui connaissait les cols et sentiers cachés, n'apportait qu'une fraîcheur toute relative. Plus bas vers le Nord, le sable perdait sa fraîcheur nocturne et recouvrait lentement, de sa masse ondoyante, les quelques traces laissées par les patrouilles terrestres. Ici aucun étranger n'osait s'affranchir de la science des guides, de peur de disparaître dans l'équivalent brûlant du Néant.

Pourtant l'oasis au pied duquel s'élevait l'imposante forteresse était un havre de paix pour les hommes autant que pour les bêtes. Les Maîtres de l'Ordre y veillaient jalousement. L'eau n'était pas rare et d'une pureté extrême ; les anciens avaient mis toute leur science dans son exploitation judicieuse et surtout étaient ils parvenus à la soustraire à l'avidité rapace du Cartel des Gobelins quand ces derniers s'étaient emparés, par la ruse ou les malversations, de la plupart des sources, faisant payer à prix d'or l'accès à cette ressource vitale sans se soucier des conflits qui déchiraient les tribus spoliées. Contraste saisissant, la végétation, luxuriante dans cet écrin de rochers brûlants, regorgeait de fruits de soleil que cueillaient avec respect autant mains en quête de subsistance ou de douceur. A intervalles irréguliers quelques caravanes s'aventuraient jusqu'ici, bravant le feu du désert autant que la folie des Ogres ou celles des djinns errants, certaines de faire des affaires en vendant, troquant ou échangeant des biens sans équivalent.

Les patrouilles étaient reconnaissables à leur livrée noire croisée d'or, blason de la Lumière Aveugle qu'on appelait "lumav" entre soi. Sorte de longues chemises, parfois barrées d'une large ceinture, qui tombaient jusqu'aux pieds et masquaient le visage de ces hommes et femmes dédiées à la prière ou la défense de ce lieu d'exception. Leurs chevaux étaient sélectionnés parmi les plus rapides de la manade et leurs armes forgés dans le meilleur acier, qu'on disait comparable à celui que pouvait produire les Nains, petits hommes velus dont les légendes racontaient qu'ils habitaient sous terre par delà l'Océan, immense étendue d'eau que la plupart tenaient presque pour un mythe. Ces drôles d'êtres étaient toujours source de curiosité, voyageurs infatiguables autant que bons croyants qui supportaient mal la chaleur mais n'en demeuraient pas moins de fidèles compagnons, bons vivants à l'humour rugueux mais toujours sincère. Parfois le vol rapide d'une sentinelle jetait son ombre fugace sur les murs de la citadelle. Les gens d'ici y étaient depuis longtemps habitués, même s'ils continuaient à craindre ce couple de dragons aussi noirs que l'éther qui, parfois, obscurcissaient le ciel quand le Shah et la Khâdin étaient de retour. Mais ce retour était tellement synonyme de temps de liesse que leurs craintes quasi-supersticieuses se dissipaient au rythme des musiques et des fêtes qui rassemblaient les uns et les autres dans de vastes danses et réjouissances colorées.

On était loin des us et coutumes de Hurlevent ou des royaumes du Nord. L’Alhambra était unique, tout droit sortie d’un autre monde. Ses hauts murs crénelés à la mode de Tanaris abritaient autant de civils que de membres de l'ordre monastique qui trouvaient ici le recul nécessaire à la méditation et l'apaisement en regard de la vie agitée de la capitale des hommes dont la plupart étaient originaires, du moins ceux qui avaient la curiosité de quitter le manoir Hedson pour venir passer quelques jours ici. Ceux là ignoraient l'essentiel des coutumes de ces lieux et les découvraient à leur rythme, parfois avec émerveillement, parfois avec distance, toujours avec curiosité. Tous puisaient en ces lieux sacrés aux racines de la Foi, baignés dans la Lumière, car Elle était partout, inondait tout et prodiguait à tous ses dons sacrés sans distinction. Les règles, pourtant, étaient strictes pour le bien de tous, tant pour l'accès par la mer que par le désert, prix d'une sécurité qui n'avait que rarement été prise à défaut au fil des siècles écoulés. La nature, ici, ne faisait pas dans la demi-mesure, hostile et dure mais aussi source de vie pour qui savait en respecter le rythme sourd et puissant, toujours généreux.

A l'intérieur de l'enceinte éclatante de blancheur, les bâtiments délimitaient de vastes cours de marbre blanc et une multitude de patios, parfois réservés, le plus souvent libres, qui s'enchaînaient en un dédale de jardins fleuris ou des fontaines chantaient au milieu des plantes aquatiques et des chants d'oiseaux multicolores qui lançaient leurs trilles joyeuses. Une part des appartements, étagés en terrasses, s'enfonçaient dans la fraîcheur relative de la roche taillée par autant d'artisans habiles à en exploiter les veines subtiles pour mieux les mettre en valeur. De lourdes portes délimitaient le quartier des hommes et les quartiers des femmes. Prince et princesses étaient jalousement protégés comme des trésors précieux. Par le passé ces appartements étaient le Sérail ; Aujourd’hui ils n’en conservaient que le nom. La nouvelle Khâdin, Mystiruis, y avait fait adopter ses propres règles pour le bien-être de tous. Jeunes femmes et jeunes hommes y apprenaient l’art d’être des adultes avisés, conscients des réalités du monde. Tel était le moyen que Tsion'hebb avait imaginé pour allier ces tribus éparses, promptes à la querelle et à la violence, pour fonder une nouvelle Alliance qu'il espérait bientôt placer sous l'égide de la dame de Théramore. Rien n’était laissé au hasard pour rassembler ces jeunes gens, fils et filles de chefs destinés, un jour, à assurer la guidance de leur peuple : ni la culture, ni la beauté, ni l'exercice. Être belle ne suffisait pas, pas plus que d'être fort ou rusé. Elle les voulait cultivés, prêts à affronter les charges qui seraient les leurs quand ils retourneraient dans leurs tribus respectives, conscients de leurs capacités et de leur place dans la société, au côté de leur époux ou épouses. Ici la plupart des portes étaient ouvertes, remplacées par des rideaux qui ondulaient sous le souffle chaud du vent du désert. Ici, hommes et femmes avaient chacun son rôle, chacun tenait une place précise. L'Ordre régnait.

Pourtant en cette journée nouvelle flottait une atmosphère étrange. A l’aube un groupe de chevaliers avait pénétré l'enceinte de la forteresse dans un nuage de poussière. De lourdes malles avaient été déchargées, suscitant la curiosité des uns et des autres mais, surtout, amenant de larges sourires sur ces visages burinés de soleil. Les appartements privés du Shah et de la Khâdin avaient été aérés et briqués de fond en comble. La nouvelle fila comme une traînée de poudre : les Maîtres étaient de retour.
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Message  Mystiruis Sam 8 Aoû 2009 - 19:03

Quand Myst s’éveilla, le lendemain matin, elle s’aperçut que beaucoup de monde était arrivé au cours de la nuit. L’oasis grouillait de monde. Des nomades poussaient des cris distordants, il y avait de l’animation partout. Un grand nombre de spectateurs étaient déjà installés autour de l’endroit où serait donné le départ. La prêtresse se sentait plein de fougue et d’énergie. Il lui tardait que la course commençât. Elle avait du user de son charme diabolique, ici les femmes ne montaient pas lors de la grande course. Mais à force de persuasion, elle était parvenue à ses fins.. et puis qui mieux qu’elle pouvait amener Satan à la victoire.


Elle secoua la tête en souriant quand une des servantes vint lui apporter un petit déjeuner. Elle n’avait vraiment aucune envie d’absorber quoi que ce fut. Et comme un petit groupe s’était approché de l’étalon, elle se dirigea vers eux. Tsion’Hebb vint vers elle dès qu’il l’aperçut
« ce ne sera pas long, le départ sera donné avant que le soleil ne devienne trop chaud » et il l’embrassa avec passion, voulant lui transmettre un peu de son calme légendaire.

« Méfie toi de l’alezan, Sangar, son maître connaît le terrain et posséder quelques unes de nos juments est son ultime désir, puisqu’il ne peux posséder la femme » ajouta-t-il, malicieux, relachant un peu son étreinte. Elle sourit, un rien nerveuse.

Elle savait comment elle mènerait la course. Dans le secteur montagneux, les autres auraient l’avantage à cause de leur habitude du parcours. Mais elle ferai une course d’attente. Elle tiendrait Satan tout près des chevaux de tête jusqu’au terrain plat. Là, à travers le désert et la plaine broussailleuse commencerait vraiment l’épreuve.


Le roulement rythmés des tambours résonna soudain dans la plaine, couvrant le bruit des hommes et des chevaux. Les femmes se mirent à chanter et à battre des mains. De leur côtés les hommes dansaient en sifflant et en criant. Le martèlements de leur pieds soulevait sur le sol de petits nuages de poussières. Le petit group s’ouvrit pour laisser passer le couple. Elle avait accepté de porter une large tunique, ne laissant voir que le bleu de ses yeux. L’étalon était déjà sellés et bridés.. Elle caressa l’encolure, remonta jusque la tête fine. Satan la poussa doucement des naseaux. Les roulements de tambours s’intensifiaient. Le moment était venu.

Tsion’hebb souleva sa Khadin comme une plume et la hissa sur le dos de Satan. La selle avait été lestée pour compenser le poids léger du cavalier. Ainsi les six participants portaient la même charge. Les hommes se regardaient étonnés et discutaient à voix basse. Jamais une femme n’avait représenté leur couleur. Ils n’eurent pas le loisir de continuer leur jaccasseries.

Satan secouait doucement la tête et jouait avec son mors mais ses oreilles se dressèrent à la vue des autres chevaux. Tous semblait aussi en forme que lui. Sangar, à la robe dorée fit un écart en voyant le géant noir. Myst raccourcit ses rênes et le dirigea vers la ligne de départ. Elle croisa le regard de convoitise de son adversaire. Il voulait le cheval mais aussi la femme et elle redressa la tête, un éclair de défit dans le regard. Satan fut pris d’un léger tremblement et lança son hennissement strident. Les autres chevaux soudain inquiets s’agitèrent en montrant les dents. Sangar se cambra et son cavalier du le faire reculer de quelques pas.

L’instant d’après, Satan, sous les paroles douces de sa cavalière retrouva son calme. Seuls les piétinements des chevaux rompaient le silence. Ils partirent comme des flèches. Elle n’entendait plus rien que le claquement des sabots. Elle sentait la crispation des muscles entre ses genoux. Elle ne vit plus que le terrain qui glissait sous elle en longues vagues.
Sangar était parti, comme prévu, plus rapide que les autres et Myst conduisit Satan à côté de l’alezan. Son galop était régulier, elle lui parlait sans cesse. Il tenait son mors mais ne tirait pas dessus. Leur passage dans la plaine soulevait des nuages de poussière grise. Ils se rapprochaient de la montagne. Le vent prenait dans ses voiles, la gênait.

Elle les repoussa d’un geste de la main, laissant le vent souffler sur sa peau. Ses cheveux, son visage libre. Sangar prenait un peu d’avance et elle rendit la main à Satan. L’écart fut vite réduit à néant. Ils abordèrent la piste montagneuse sans changer d’allure. Ce fut une ascension progressive entre les buissons épineux qui écorchèrent les bras et les jambes des cavaliers. Les autres avaient ralenti. La piste devint horizontale et ils entrèrent dans un long ravin bordé par de hautes falaises. Les puissants sabots des chevaux faisaient sauter les cailloux. Tout deux galopaient fort et l’écume commençait à apparaître sur leur croupe. La piste les amena au bout du ravin et elle senti Satan se ramasser et crisper ses muscles. Elle leva les mains et il reprit encore plus de vitesse.

La sueur coulait sur ses bras et ses jambes rendant cuisante les éraflures. Sangar était toujours devant. Et elle entendait son galop régulier. Elle savait qu’une fois au sommet, la piste allait redescendre rapidement vers le désert. Elle se contenta d’un claquement de langue, il restait deux kilomètres à parcourir pour atteindre l’arrivée. Satan trébucha légèrement quand ses sabots s’enfoncèrent dans le sable, puis il se resaisi et reparti. Il allongea sa foulée. L’alezan fonçait comme une flèche. La piste suivait la lisière du désert et ils n’avaient sous eux que le sable brulant.

Elle n’avait encore demandé aucun effort, se contentant de suivre son adversaire comme son diable d’homme lui avait conseillé. A l’entrée de la plaine, le sol serait plus dur. Il serait temps de pousser son étalon. Elle apercevait la foule au loin. La distance diminuait à un rythme d’enfer. Alors, elle se pencha sur son encolure et claqua de nouveau la langue. Il bondit à l’appel et se rapprocha de Sangar qui montra les dents. Les muscles des deux chevaux palpitaient à chaque foulée, Satan reprenait du terrain. Sur les côtés de la piste quelques cavaliers essayèrent de suivre mais leur chevaux, bien que frais, ne purent se maintenir à leur hauteur.

Elle distinguait les robes de couleurs des femmes, elle apercevait son Shah. Le moment était venu, elle donna une lègère claque de la main ouverte et il bondit. Nez à nez, aucun des deux ne montraient de signe de défaillance. Elle était si proche de l’encolure, que son corps était enveloppé dans la longue crinière. Elle renouvela son appel et elle sentit sous ses genoux les muscles au travail. Sangar tenta de mordre, rendant Satan furieux. Mais d’une violente secousse elle le rappela à l’ordre. Maintenant il se détachait l’un de l’autre. Dans un geste aussi élégant que loyal, Il leva la main alors que Satan venait de franchir la ligne.
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