La Lumière Aveugle
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[631 - Deuxième mpis] Nuit Clandestine

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Message  Tsion'hebb Jeu 4 Sep 2008 - 16:57

La clarté de la lune n'éclaire pas les sombres coursives du manoir. Non pas qu'elle soit trop faible derrière les hauts volets clos, mais les candélabres qui, d'habitude, projettent sur les murs blancs leur lumière laiteuse ont été mouchés depuis plus d'une heure ; Le silence règne sur la maison qui dort.

Cependant une lueur diaphane, hésitante, mélange de jaunes et de verts malsains, anime étrangement ces lieux déserts. A peine si on entend grincer le plancher tant est léger le petit pied griffu qui s'avance prudemment sur le bois ancien. Un pas, un autre, un petit bond encore et la créature avance soudain plus vite, courant le long d'un tapis épais. L'éclat des flammes sans chaleur qui émanent de son corps de diablotin se réduit encore, presque éteintes. Un bruit retient son attention. C'est un grondement régulier, vibrant, profond, qui émane de cette chambre. Curieux il se penche et renifle le bas de l'huis puis reconnait soudain l'odeur diaphane de la jeune prêtresse si émotive. Une lueur de perplexité traverse son œil vif mais le ronflement régulier se prolonge, imperturbable. Aussi poursuit-il sa course silencieuse, effaçant l'une après l'autre les portes closes.

Il s'arrête et observe longuement la double porte au liseré d'or en face de laquelle, sur une étroite console, un magnifique bouquet de roses à la couleur peu discernable masque le portrait de celui qui fut le maître des lieux, Kaor Hedson.

Il hume, s'affaire, puis regarde le tableau avec un air de malice... avant de revenir sur ses pas. L'oreille fine d'une souris aurait sans doute perçu un vague chuchotement, mais la maison feint de n'en rien percevoir et laisse s'avancer le démoniste qui, à son tour, écrase sous ses pieds nus le tapis moelleux, son complice disparu dans un éternuement soufré.

Un instant l'homme hésite, à l'écoute du rythme des lieux comme à celui d'une amante dont il s'empare des secrets. Puis sa main se fait plus lourde sur la poignée dorée qui joue en silence autant que les gonds récemment huilés. Il sourit en reconnaissant là la malice de celle qui, il n'en doute pas un instant, l'attend dans un écrin de satin qui bientôt se refermera sur lui.

Et de fait, dans un silence ouaté, la porte se referme sans que le visiteur ne remarque la position insolite du tableau du maître dont le regard figé ne scrute que l'infinie platitude du mur vers lequel il est tourné.

A l'intérieur le feu mourant crépite, luttant pour sa survie. Il ne jette qu'à peine une flaque rougeâtre sur les tommettes proches. A peine si l'on devine le siège d'une chauffeuse et le bras d'un autre fauteuil sur lequel a été négligemment jetée une robe qu'il connait bien. Le murmure qui s'élève, tout juste perceptible, sonne à son cœur comme les trompes d'un héraut de légende :

- "Tu m'as fait languir..."
- "L'ai-je fais assez ?"
- "Tu me rends folle..."
- "Je le suis de toi."


Il n'en faut pas plus pour que, dans un bruissement soyeux, guidé par le son de cette voix chaude comme une promesse, les amants tâtonnent, s'enlacent et s'embrassent, ignorant du gémissement du baldaquin qui proteste contre la honteuse disgrâce dont il s'apprête à devenir le complice impuissant.

Les soupirs et les rires complices s'enchaînent, étouffés par l'épaisseur des couvertures bientôt rejetées. Il se moque de cette nuisette qu'elle n'a revêtue que pour mieux le ralentir. Un gémissement délicieux lui échappe. Son regard troublé brille de la rougeur des braises, rougeur qui n'a d'égale que celle de ses joues qu'elle est trop heureuse de savoir invisible dans la pénombre.

Puis ces bruits cessent, remplacés par d'autres dont les notes s'aventurent dans un registre plus intime. De froissements en soupirs, d'émois en gémissements, c'est une douce symphonie qui monte dans la chambre muette, à la grande honte de ce baldaquin qui n'en peut plus de grincer sa confusion. S'il avait un regard, il serait sans doute dirigé vers le plafond ou les murs, ces témoins muets qui ne trahiront jamais les tendres étreintes dont ils se font les protecteurs.

Un craquement ! Tout s'arrête. Figé comme par un givre qui s'écoule dans ses veines, l'homme ne bouge plus.

- "Ce n'est rien mon ange, rien de plus qu'une bûche qui s'effondre." lui murmure-t-elle, sensuelle en diable, en caressant sa joue drue.

Il ne répond pas... mais se détend au fil de cette caresse, puis la regarde, merveilleuse, abandonnée à cet outrage délicieux dont il se fait l'exécuteur. Il s'en faut d'une seconde pour que leurs souffles se mêlent à nouveau, que leurs lèvres s'épousent encore... et que de nouveau tout chavire dans un tourbillon voluptueux.
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