[630 - Dixième mois] Un Nouvel Espoir

Trop de jours... trop de semaines... trop de mois.

Il avait beaucoup erré pour trouver enfin celle qui, par sa naissance, par sa personnalité, par son aura... saurait l'épauler, se tenir à ses côtés et partager ses combats. Oh... pas des combats faits d'acier et d'arcane, mais des combats d'esprits, des luttes d'égo sans merci, des combats de larmes et de souffrances où le Mal jaillit de l'ombre et y repart sitôt commis ses méfaits.

Il croyait voir une lueur et remerciait le Grand Lumineux de lui offrir enfin cette voie éternelle, d'insuffler de nouveau un peu de foi dans son âme desséchée.



Lumière du désert, captive de tes yeux,
Pureté du ciel dans ton teint laiteux,
Arrondi des dunes dans l'arc de tes cils
Doux zéphir troublant sur ton cou de cygne.

Humble marcheur, guidé par les étoiles,
Mains tendues, j'invoque l'or de ce regard,
D'astres et de songes, je traverse les voiles
De ton âme impure au goût de scandale.

Myrrhe et encens, aussi royale qu'exquise,
Rose comme l'aube par delà l'horizon,
Souveraine en diable, fatale entreprise,
Sensualité troublante souffle de déraison.

Sulfureuse, envoutante comme ces nectars,
Tu m'apparais enfin, princesse de glace,
de feu, de sel, en ton palais de marbre,
Sous ton regard austère, reine de la place.

Pouliche indomptable, insoumise et rebelle,
Femme au cœur accompli, aimante, fidèle,
Tu es tour à tour, louve blanche, âme sanglante
Mère attentive ou éternelle amante.

On m'appelle chercheur d'âmes, esprit corrompu
En quête d'un joyau pur, d'une rédemption
Je traverse la vie comme un chien perdu...
Donne moi à boire, dame de passion.



Avec soin il posa sa plume, souffla délicatement pour sécher l'encre... et enfin referma son livre des secrets, le verrouillant de ces glyphes qui le protégeaient de la folie des siens autant que de celles de l'au-delà.

Demain il chuchotera ces mots dans l'éther, imprimant leurs subtiles vibrations au cœur de la trame du Néant... et elle les entendra dans le secret de son âme.